Coin détente

Alors que sa main s'apprêtait à enlacer la poignée de la porte, Helena s'interposa en lui barrant la route, se callant devant.
Il soupira, levant les yeux vers le plafond avant de les reposer sur elle. Il écouta d'une mine sérieuse ce qu'elle avait à dire, non sans avoir eu un léger frisson intérieur en la voyant se positionner...

Helena : A quoi je joue ?! Tu te fout'rais pas un peu de moi là ? T'oses te ramener avec elle et me faire le coup du "Oh Jill, je vous paye votre café, vous voulez lequel, un de chaque peut-être ?"

Un sourire se forma sur ses lèvres, un faux sourire gentiment moqueur et exaspéré.

Helena : Et en plus vous étiez ensemble au labo ?! Je croyais que pour les légistes et le labo c'était pas la même pièce ? Hmmm, laisse-moi deviner ce que vous y avez fait hein ?

Son sourire s'agrandit, il prit alors une attitude plus décontractée et moins énervée, plaçant ses mains dans ses poches.
Je rêve ou tu es "jalouse" ? Dit-il comme s'il venait enfin de remarquer la chose, appuyant bien le ton sur le fameux mot. Mais finalement, son sourire narquois se disspia et il reprit d'un ton sérieux : Tu crois vraiment que je suis comme ça, à me taper tous ce qui me tombe sous la main ? Tu crois vraiment que je suis aussi con et irrespectueux que ça ? Tu vois, c'est pour ça qu'il était préférable qu'on ne rediscute pas tous les deux, car tu ne connais vraiment pas le sentiment de l'amitié et des bons rapports entre personnes sans qu'il y ait quelque chose derrière... Jill vient d'arriver, je me suis montré amical, et c'est toujouurs mieux de faire de bonnes connaissances. Et puis, pourquoi dois-je m'expliquer d'abord ?!
Le scientifique retira les mains de ses poches, déterminé à revenir dans la salle à café mais la jeune femme termina sa dernière réplique sur un ton légèrement moins colérique ce qui le laissa figé sur place sur quelques secondes, la regardant d'un oeil abasourdi.

Helena : Et t'aurais pas été foutu de faire la même chose quand moi j'y suis venue nan ?...
Thomas ne broncha pas, laissant juste son regard tomber au sol. Si elle voulait lui faire perdre ses moyens, elle touchait en plein dans le mille ! Mais par contre, si elle croyait qu'il n'aurait pas voulu exaucer son sous-entendu, elle était à côté de la plaque...il n'aurait voulu que ça, même maintenant sa raison se noyait, le désir prenant presque le dessus.
Mais encore sous le coup de la colère pour répliquer quoique ce soit de gentil, le scientifique fit comme s'il n'avait rien entendu et rentra finalement dans la salle. Il avait même du faire preuve d'un effort considérable pour ne pas se "rapprocher" de la jeune femme qui venait de faire ressortir sa tendresse habituelle.

Jill était toujours là, à vrai dire à part la fenêtre elle n'auait pas vraiment pu partir. Thomas lui adressa un sourire peu convainquant pour la "resaluer" et avança jusqu'à la machine pour prendre enfin son café !
Le liquide chaud coula dans le gobelet alors que l'homme ne disait plus rien, perdu dans ses pensées.
Finalement, alors qu'Helena n'était toujours pas rentrée, Thomas souffla dans un soupir, le regard toujours plongé dans son gobelet en préparation :
Je suis désolé, Jill...ce n'était pas l'idée que je me faisais en vous proposant ce café...
Il était sincère, sérieux et desespéré, sa mine s'était refermée, cherchant en vain de retouver de l'enthousiasme, cherchant même une réplique humorisque pour clore tout ça. La dernière réplique d'Helena l'avait étrangement calmé.

Thomas : Je rêve ou tu es "jalouse" ?
Ah il était fier là hein...Il avait quand même mis un sacré bout de temps à comprendre où j'avais voulu en venir avec cette attitude colérique. J'haussai les épaules, regardant rapidement ailleurs, l'air à moitié de dire "de quoi tu parles ?".
Thomas : Tu crois vraiment que je suis comme ça, à me taper tous ce qui me tombe sous la main ? Tu crois vraiment que je suis aussi con et irrespectueux que ça ? Tu vois, c'est pour ça qu'il était préférable qu'on ne rediscute pas tous les deux, car tu ne connais vraiment pas le sentiment de l'amitié et des bons rapports entre personnes sans qu'il y ait quelque chose derrière... Jill vient d'arriver, je me suis montré amical, et c'est toujouurs mieux de faire de bonnes connaissances. Et puis, pourquoi dois-je m'expliquer d'abord ?!
Oh que si je connaissais l'amitié et la sympathie, mais certainement pas quand on me congédiait le matin même alors que la nuit avait été tout simplement superbe. Me croyait-il insensible à ce point ? Je n'avais pas tout le monde en grippe comme il semblait le penser. D'ailleurs, je le laisserai sans voix lorsque je rentrerai à nouveau moi aussi dans cette pièce !
Pourquoi il devait s'expliquer ? Il s'était senti obligé de le faire ? C'était un bon point pour moi au moins. Je retîns une esquisse de sourire à la fin de son discours.

Suite à ma remarque suivante, il ne répondit rien. Alors quoi ? Lorsqu'on était sincère avec lui, il fuyait tout simplement ? Il passait à côté de moi, rentrant à nouveau dans la salle de détente sans plus d'explications. Je me décallai légèrement, déçue au fond, de m'être lancée à nouveau et de n'avoir pas eu ce que j'espérais.
Je soupirai, laissant quelques dizaines de secondes s'écouler. Je me redressai ensuite, posant une main hésitante sur la poignée de la porte et me reforgeant une mine assurée, bien que calmée, j'entrai.
Une analyse rapide de la situation. Jill, toujours là, c'était l'occasion. Thomas se prenait un café, visiblement différent.

Je m'approchai de la légiste, posant une main sur son épaule pour attirer son attention.
Jill...Désolée pour toute à l'heure. Je crois qu'on est partis sur de mauvaises bases...
J'esquissai un sourire sincère cette fois-ci et lui tendait une main afin d'officialiser soit notre rencontre, soit la paix.

Jill : " Je suis la cause de tout ça, n'est-ce pas ?"
Thomas leva subitement la tête du gobelet, passant son menton par-dessus son épaule, la bouche entrouverte comme s'il venait de recevoir une décharge électrique.
il allait s'empresser à répondre que ce n'était pas de sa faute et ainsi d'inventer une tonne d'excuses rassurantes (d'un côté, c'était bien vrai, ce n'était pas de sa faute mais de la faute des deux concernés indécis, tout simplement). Mais au moment où les mots s'apprêtaient à sortir, Jill reprit la parole qui l'étonnait de plus en plus :

Jill : " Vous devriez peut-être retourner à votre labo, le quart d'heure est largement dépassé...Quant à moi je ferais mieux de... ne pas vous raccompagner, vous ne croyez pas ?
Thomas s'interposa avant qu'elle ne reprenne la parole, il ne voulait pas qu'elle croit qu'elle était le facteur de tout ce cirque et encore moins la quitter ainsi.

"Non non, ne dîtes pas ça, ce n'est en aucun cas votre faute, avec Helena nous sommes juste...à cran..."Il soupira, baissant légèrement les yeux avant de les relever sur Jill. "En effet les analyses sont probablement finies, mais...je ne vois vraiment pas pourrait être l'inconvénient..." il mit fin à sa prise de paroles, rebaissant de nouveau le regard, remarquant qu'il ne pouvait nier le fait de ne pas savoir pourquoi il y avait un inconvénient...

Jill : "Je vous remercie encore pour le café et pour tout se que vous avez fait pour moi... je serai peut-être encore en train de chercher la salle d'autopsie à l'heure qu'il est ! Je suis sûre que l'on aura de nombreuses occasions de boire à nouveau un café ensemble, et cette fois là ça sera moi qui inviterai... et puis si je ne suis pas débordée de travail et que vous non plus et bien je passerais peut-être vous voir..."

Un semblant de sourire amical et remerciant se dessina sur ses lèvres alors qu'il acquieçait à contre coeur les propos. Il n'avait jamais voulu embarquer Jill là-dedans et il se sentait vraiment coupable de sa gène alors qu'elle esseyait de rattrapper le coup...ce n'était pas de la faute de Jill...il avait tout simplement voulu lui offrir un café et apprendre la connaître pas l'embarquer là-dedans...
*Et dire que c'est ses premières rencontres au NCIS...bien joué Thomas !*
Finalement, Helena rentra à ce moment, le scientifique se retourna alors devant la machine qui venait d'émettre un léger son sonnore pour prévenir la fin de la préparation du café.
Toujours dos à elles, il prit la café un peu trop brûlant entre ses doigts, écoutant d'une oreille attentive la première remarque de l'agent de l'ATF.
L'homme resta interloqué à cette phrase, à ces excuses sorties de nul part...mais interloqué en bien, la discution qu'ils avaient eu à l'extérieur n'avait vraiment pas été inutile...bien au contraire. Il fut d'ailleurs un peu trop surpris qu'il en oublia le gobelet brûlant...un léger cri étouffé de douleur s'échappa brièvement de ses lèvres : le café venait de brûler ses doigts qui l'entouraient.

Thomas se retourna, café en main, trouvant que c'était le bon moment pour se retirer et rejoindre ses chères analyses :
"Bon, l'acide va détruire toutes les preuves si je ne vais pas le retirer maintenant. Callaway risque de ne pas apprécier..." Il se racla la gorge en haussant les roucils, évasif. "Je vais donc vous laisser ! Jill, au plaisir, suivez-bien mes conseils : prenez un plan au-dessus d'un extincteur si vous voulez sortir di'ic, sinon vous savez où me trouver... Dit-il d'un ton amical, ayant repris un ton chaleureux (peut-être un peu trop après ce qu'il s'était passé...il jouait peut-être bien la comédie ?). Puis, enfin, il termina : Helena, on se voit tout à l'heure...
Il leur adressèrent un bref regard d'aurevoir de politesse avec un léger sourire avant de sortir de la salle, le gobelet fumant porté à la bouche.
D'ailleurs, dès qu'il eut franchi la porte, il sentit toutes les tentions s'envoler de son pauvre esprit complètement perdu ! Cette "détente" avait été une catastrophe et son moral était à présent assez bas, heureusement que "tout c'était bien fini".

Jill sursauta légèrement lorsque je posai ma main sur son épaule pour lui faire mes excuses. Evidemment c'était inattendu, mais c'est bien ce que j'avais cherché à provoquer, la surprise. Lui prouver que moi aussi, je pouvais parvenir à m'entendre avec les gens, que moi aussi j'avais des amis (ou des connaissances amicales...). Mon regard dériva sur Thomas qui était toujours de dos pour l'instant, avant de revenir sur la légiste qui me serrait la main en signe d'accord avec mes paroles.
Jill : Je le crois aussi, mais je pense être prête à faire comme si rien ne venait de se passer, si vous l'êtes aussi alors...
Ouais, bien sûr, et lui sauter dessus dès que j'aurais le dos tourné ? Je me giflai mentalement pour cette remarque qui m'étais apparue sans vraiment de raison. Elle acceptait mes excuses après ma crise puérile, jamais je n'aurais pu me permettre une telle réponse.
Evidemment, Jill. Je serais ravie de faire plus amples connaissances, après tout nous serons amenées à nous cotoyer plus souvent.
Mon sourire sonnait quelque peu faux sur la fin, mais totalement indiscernable pour quelqu'un qui ne me connaissait pas, à moins d'avoir un don pour le repérer.

Un léger cri étouffé de douleur attira mon attention du côté de Thomas, juste avant qu'il ne se retourne. Il avait du se brûler, mais je ne dis rien. D'ailleurs, il m'aurait devancé.
Thomas : Bon, l'acide va détruire toutes les preuves si je ne vais pas le retirer maintenant. Callaway risque de ne pas apprécier...Je vais donc vous laisser ! Jill, au plaisir, suivez-bien mes conseils : prenez un plan au-dessus d'un extincteur si vous voulez sortir d'ici, sinon vous savez où me trouver...
Comptait-il au moins me saluer ? Un petit mot d'aurevoir même par politesse serait la moindre des choses, et cette fois-ci, j'en attendais au moins un minimum de lui. Après tout, nous n'avions pas fini de nous expliquer, simplement que le moment était mal choisi. D'ailleurs, qu'entendait-il par "vous savez où me trouver" ? C'était une invitation officielle à s'envoyer en l'air dans son labo ? Je fermai les yeux, à la limite de ne pas secouer la tête devant ma paranoïa. C'était officiel, je délirais franchement !
Thomas : Helena, on se voit tout à l'heure...
C'était tout ? Bon d'accord, je devais bien avouer que c'était suffisait pour l'instant. J'hochai la tête en guise de salut, adoptant une attitude sympa mais sans en faire trop. Notre petite guerre personnelle était en standby, mais il pouvait compter sur moi pour lui rapeller dès que l'occasion se présenterait. A toute à l'heure...Je n'y manquerai pas.
Tiens-moi au courant pour les résultats.
Je le suivais du regard jusqu'à ce qu'il soit sorti, sans pouvoir m'empêcher de le fixer avec quelques arrières-pensées me traversant l'esprit. Les images et les sensations de cette nuit était encore si vive dans ma mémoire, c'était en fait étonnant que nous en soyons arriver là. Enfin peut-être pas, bien qu'il ne l'avouait pas, il était bien aussi borné que moi, sinon plus...

Remarquant que je n'étais pas discrète dans ma "contemplation", surtout aux côtés de Jill, je rebaissai la tête sur mon gobelet que je tenais entre mes deux mains. Etrangement, je n'avais plus envie de faire la conversation, mais je n'allais pas jouer à l'associale. Je n'y pouvais rien au fond, j'étais ainsi.
Alors Jill, vous...
Vous quoi ? Je n'avais rien à dire. Autant lorsqu'il était là, je faisais des efforts sans que cela soit vraiment une corvée, autant engager une conversation avec une personne qui m'était totalement étrangère s'avérait plus diffile.
...parvenez à vous en sortir pour votre premier jour ? Je sais que c'était plutôt difficile avant d'être intégré à une équipe pour moi. Enfin, c'est surtout le fait d'arriver alors que les gens se connaissent déjà...Et puis, comme vous avez pu le remarquer, je suis du genre à...râler à longueur de journée.
L'auto-critique, parfait, cela passait toujours. J'esquissai un sourire en coin amusé cependant, ça faisait du bien d'avouer certaines choses en fait.
Et encore, vous devriez voir quand je n'ai pas de café...
Je ris légèrement, ça aussi c'était plutôt apaisant. Je m'étais trompée finalement, j'y arrivais comme tout le monde à discuter, une fois que j'étais lancée...C'était cela le plus dur. Après la mort de Dean, je m'étais complètement renfermée sur moi-même ce qui ne m'a pas franchement aidée à garder le contact avec les gens. Je soupirai, me noyant à nouveau dans mon gobelet avant d'en boire une gorgée. Ce type de pensées m'étaient dangeureuses.

Je rentrais dans la salle de détente en sifflotant avec mon kebab dans une main. Kambell se trouvait là avec une autre femme et John. Je n'y faisais pas attention, du moins pas tout de suite. Mâchant d'une manière peu élégante, je recherchais ma monnaie dans la poche de mon pantalon. Au bout de quelques secondes, je parvenais à trouver le compte et déposa les fameuses pièces dans le distributeur. Mon gobelet se remplissait peu à peu tandis que je mordais de nouveau dans mon déjeuner. C'était vraiment reposant ces pauses déjeuner en y repensant. Puis, je me retournais et m'approchais des autres. Il fallait bien un minimum de discussion au boulot..

"Hey John, ça va ?..Kambell..et hum.."

Par la suite, je m'appuyais le dos contre le mur, le pied posé lui aussi en appui contre le mur derrière moi. Je connaissais Kambell et John. Aprés tout, il n'y a qu'à la dernière que cela peut paraître impoli. Et encore j'en doute. Je finissais de déglutir ma bouchée avant de tendre ma main à Jill.

"On se connaît pas encore je présume..Matt West"

Je repris une autre bouchée de mon déjeuner et laissais quelques secondes passer, regardant tout le monde avant d'en placer une de nouveau.

"Dîtes c'est normal le silence de mort?..on se croirait au bureau en dessous du MTAC" lançais je avec ironie sans la moindre gêne.

Jill : Vous êtes du ...Bureau of Alcohol, Tabbaco and Firearmes and Explosives, n’est-ce pas ? Vous... êtes au NCIS depuis longtemps ? Je me demandais...Je suis désolée vous devez penser que je suis stupide mais je ne sais ni ce que veux dire ATF, ni en quoi ça consiste, ni même qu’est-ce que vous faite au NCIS mais... j’essaye tant bien que mal de faire, ce que l’on appelle plus communément, la conversation...
Cela tombait vraiment bien en fait, puisque que c'est bien ce que j'essayais de faire également. Elle me donnait de la matière à répondre sur la première partie, bien que ce n'était pas une conversation très fructueuse. Enfin, si je pouvais l'instruire un peu pourquoi pas...Cela peut servir. Je remarquais qu'elle n'était pas très à l'aise, cherchant quelques ses mots comme lorsque j'avais voulu engager cette discussion au début. Il était clair que deux personnes de notre trempe, pas très habituées à faire des rencontres et parler, nouer des liens, juste pour le plaisir de le faire, avaient un peu de mal. Thomas avait un don pour ça, c'est pourquoi c'était si facile de parler avec lui, et je dirais même que nos discussions n'étaient pas si plates que ça.
Je débarque bien de l'ATF, vous avez du le deviner grâce à la remarque de Thomas...
Mince, quelle idiote, j'aurais du l'appeler autrement que "Thomas". Autant crier haut et fort qu'il y avait quelque chose, surtout que nous n'agissions pas comme deux amis toute à l'heure, encore moins avec le vouvoiement au départ. Je me forçai à sourire, bien que celui-ci fut un peu crispé.
Et c'est bien ce que ça siginifie. Mon job consiste à...faire appliquer les lois concernant les armes, les explosifs, le tabac et l'alcool et de lutter contre leur trafic. Et concernant ma présence au NCIS, je suis agent de liaison et je participe à quelques enquêtes ici qui sont liées à mon travail. Enfin desfois, je donne un coup de main comme ça...A croire qu'ils en ont besoin ici.
Je souris un peu plus franchement, j'essayais de faire de l'humour afin de détendre l'atmosphère mais je n'avais vraisemblablement pas le talent de cet idiot qui venait de me laisser en plant avec une inconnue.

Jill : A vrai dire je crois que...Excusez-moi, je suis navrée, c’est que je n’ai pas vraiment l’habitude...Je suis tellement désolée... je suis... un peu déboussolée, c’est mon premier jour, le décalage horaire, tout ça...
Je savais que quelque chose n'allait pas, la légiste était bien trop paniquée pour que cela soit juste ça. Mais je ne fis qu'hocher la tête, ne souhaitant pas la mettre plus mal à l'aise qu'elle ne l'était déjà et pour ne pas m'impliquer dans quelque chose que je pourrais regretter plus tard. Je bus une gorgée de mon café et croisai par la suite mes bras devant moi.
Je crois qu'on est un peu dans la même situation, Jill. Ne vous en faîtes pas, tentai-je de la rassurer sans pour autant l'être moi-même.

L'entrée de West me fit comme une impression de soulagement immense, et je ne fus pas la seule dont il avait attiré l'attention. Après tout, il n'y avait pas grand monde dans la salle de détente pour l'instant, beaucoup d'allées et venues. Mon coéquipier était apparemment en train de déguster son déjeuner, un Kebab, rien de plus mauvais pour la ligne, m'enfin ça le regardait. Je n'avais pas faim, c'était peut-être la journée mais j'avais l'impression que tout allait de travers. Un peu comme d'habitude à y bien réfléchir, quand est-ce que j'allais arrêter d'être pessimiste à ce point ? Quoique si déjà je m'en rendais compte, il y avait une belle évolution...
West : Hey John, ça va ?...Kambell...et hum...
Pauvre Jill, elle faisait décidément les mauvaises connaissances aujourd'hui. Oui, je me classais dans celle-ci, je savais parfaitement que je n'étais pas facile à vivre. West n'était pas méchant, simplement un peu...à l'ouest. Il se présenta à Jill, toujours en mâchant de manière...déplacée. J'oubliais qu'il avait tendance à être légèrement insupportable, trop détaché, trop nonchalant, il y avait des limites à tout.

West : Dîtes c'est normal le silence de mort ?...On se croirait au bureau en dessous du MTAC.
J'haussai les sourcils avec un petit signe de tête, comme pour lui donner raison en restant muette. Ce n'était vraiment pas faux, mais pas très intelligent pour autant. Je n'étais pas facilement déstabilisable, et sa remarque me passa carémment au dessus de la table.
Non, c'est juste depuis que vous êtes arrivé...On voudrait pas vous empêcher de vous entendre mastiquer..., répondis-je un peu sèchemment, lui faisant un peu comprendre que ce bruit m'importunait.
Mais telle que je commençais à le connaître, il allait redoubler de vivacité pour mâcher et faire encore plus de bruit...Insupportable.
Jill : Jill Carter, généraliste et légiste...
Bien joué, Jill, au moins ça m'évitait d'avoir une remarque sa part. Je bus encore une gorgée de café et m'adressai à Matt.
Au fait, West, vous avez des nouvelles pour l'enquête ? C'est qu'on commence à avoir trop de temps de libre...
Oui, me plonger dans le boulot, c'est bien ce que j'avais besoin. Et puis le temps passerait plus vite, nous serions plus rapidement ce soir, qui s'annonçait...intéressant.

Personne ne répondait à ma première remarque. Je m'apercevais, qu'il y avait quelques grésillements sur la ligne. Tout le monde affichait une mine fermée. Je m'apercevais qu'il y avait quelquechose dont je n'étais pas au courantmême si je continuais à être toujours aussi détâché. Elles pouvaient croire que j'étais ignorant ou détâché mais je percevais les choses bien que je ne disais rien. Sinon, qu'est ce que je ferais ici?

Helena: Non, c'est juste depuis que vous êtes arrivé...On voudrait pas vous empêcher de vous entendre mastiquer...

Sa remarque me fit fronçer des sourcils, m'arrêtant dans ma cadence de broyage du kebab. Une réplique me vint à l'esprit mais Jill continua dans le même temps afin de se présenter et je ne pouvais donc en placer une.

Jill : Jill Carter, généraliste et légiste..

Matt: En..chan..té disais je de manière peu élégante du fait que je n'avais pas repris mon mâchouillage habituel depuis que la râleuse de service du nom de Kambell venait de m'interrompre pour balancer sa première banderille. Jill se présenta. Une légiste? Je n'avais rien contre mais j'aurais préféré la rencontrer à un autre moment qu'au déjeuner. Enfin, ce n'était pas vraiment une si mauvaise surprise. Je ne connaissais pas tellement de légistes avec de tels arguments. Tiens, faudrait peut être que je fasse un tour un peu plus souvent chez les légistes pour recroiser la belle brune pensais je subtilement.


Me rendant compte de mon manque de politesse, je me redressais et déglutis enfin. Le kebab était presque englouti. Il ne me restait plus grand chose dans la main. Le silence me dérangeait presque désormais.

Matt:"Tiens, mais ce n'est pas vous qui vous vous êtes paumée lorsqu'on attendait avec Kambell, le légiste indéfiniement à Norfolk?"


Je repris une des dernières bouchées de mon déjeuner, me rendant compte de ma connerie. J'avalais presque d'une traite sur le coup. Mon habitude à dire ce que je pense sur le moment sans vraiment réflechir. Enfin, au moins je restais naturel. Je répondais un peu plus sérieusement tentant de réparer cette gaffe involontaire.

Matt:"Enfin, je peux comprendre ce n'est pas un reproche...des fois je me perds aussi dans cette ville même si je la connais par coeur. Il suffit qu'il y ait des travaux ce qui peut entraîner des déviations...et je passe par des endroits que je connais un peu et vous connaissez la signalisation dans cette ville...Bref.."

Me reprenant en partie et cédant à Jill un petit sourire d'excuse révélateur, je ne reprenais pas la parole et finissais mon kebab me frottant les mains. Un autre silence vint s'installer dans la discussion pendant que je mastiquais ma dernière bouchée. Comme à mon habitude, je brisais le silence avec le même air détâché mais cette fois je m'adressais à Kambell. Je détourna mon visage vers elle et lui répondais tout en mastiquant un peu plus fort.

Matt: "Si vous voulez je peux vous faire un enregistrement..peut être que ça vous aidera à dormir le soir"

Un sourire s'afficha sur mon visage et mon kebab était terminé. Est ce que cela sera mal perçu par Kambell probablement? par Carter? voyons voir..

West : Tiens, mais ce n'est pas vous qui vous vous êtes paumée lorsqu'on attendait avec Kambell, le légiste indéfiniement à Norfolk ?
Bien qu'un petit silence s'était installé, il avait du déballer une autre connerie qui lui aurait bien vallu une claque derrière la tête, si bien sûr moi aussi je n'avais pas du attendre ce matin - bien que pas très réveillée, cela avait été tant mieux - et si j'étais hyper réceptive à la solidarité féminine. Mais je préférais le chacun, tant qu'évidemment, West ne dépassait pas les limites. Je levai les yeux au ciel et remarquai que Jill s'était contenu, et cherchait à présent une réponse de mon côté. Hey ma p'tite, va falloir apprendre à répliquer toute seule...Je voulais bien être gentille, enfin non justement pas, si je la défendais, j'allais passer trop compatissante. Je n'aurais qu'à lui donner des cours en privé si elle voulait...

Constatant sa maladresse - qui était quasi permanente chez lui au passage, à croire qu'il le faisait exprès...-, il se rattrapa en cherchant des explications confuses qui ne rimaient à rien. Enfin, Jill parut satisfaite de le voir s'excuser à moitié.

West eut enfin terminé son déneujer, plus de bruit de mastiquations ignobles, Dieu merci. Mais le calme, la tranquilité tant désirée, n'eut pas le loisir de prendre place dans notre "conversation".
West : Si vous voulez je peux vous faire un enregistrement...peut être que ça vous aidera à dormir le soir.
Je lui lançai un regard noir, mais pas déstabilisée le moins du monde. Il cherchait la guerre, il allait l'avoir ! On ne me provoquait pas de cette façon -surtout pas après deux cafés.
Vous savez où vous pouvez vous le mettre votre enregistrement ?!
Un semblant de calme revînt sur mon visage, et un sourire niais ironique à souhait, alors que mon doigt pointait ma chaussure à talon.
Vous voyez ça ? La prochaine fois, c'est ça que vous boufferez, et je me ferai un plaisir de vous étouffer avec !
Je croisai les bras sur ma poitrine, lui lançant un dernier regard noir, avant de légèrement secouer la tête et de regarder ailleurs. Vidant mon gobelet, je fis un pas sur le côté afin de le jeter dans la poubelle. Je laissais l'ambiance se relaxer un peu après mes paroles sèches, puis changeai de sujet, il vallait mieux. Jill me prenait déjà assez pour une histérique...
Des nouvelles pour l'enquête ? demandai-je d'un ton neutre.

Helena: Vous savez où vous pouvez vous le mettre votre enregistrement ?!

Kambell me lança un regard noir comme si quelque chose d'ignoble venait de sortir de ma bouche. Ce n'était pourtant pas si méchant que ça. Juste une légère pique sans plus. Sauf que l'agent de l'ATF semblait hors d'elle tout à coup. Elle devrait sérieusement réduire sa consommation de café. Elle tiendrait pas longtemps en prenant la mouche ainsi. Mais, je n'étais pas destabilisé. Elle pouvait le prendre mal, ça ne m'atteignait pas tant que ça au final.

Helena: Vous voyez ça ? La prochaine fois, c'est ça que vous boufferez, et je me ferai un plaisir de vous étouffer avec !

Elle répliqua de nouveau tandis que je buvais un peu de café. Kambell en remettait une couche et je n'avais pas été le plus violent dans mes propos. Mais, je ne prenais toujours pas la mouche. La ptite de l'ATF pouvait déballer tout ce qu'elle avait dans le magasin, à vrai dire je m'en foutais. J'avais l'habitude qu'on me réprimande et non pas qu'on me complimente alors ça ne changeait pas grand chose. Je regardais l'espace d'un instant Jill dans les yeux faisant une petite moue, sans la moindre expression d'hostilité, comme si j'étais déçu de devoir répliquer à Kambell sous ses yeux. Ce n'était pas malin si je voulais faire bonne impression. C'était peut être le seul regret que j'éprouvais sur le moment.
Je levais le gobelet en direction de mes lèvres et bu une autre gorgée avant de répliquer sans lever la voix. Là, je n'y allais pas de main morte et je comptais bien montrer à Kambell qu'elle ne gagnerait pas à ce jeu là avec moi.

"Vous savez aussi ou vous pouvez vous les mettre vos talons, en plus ça tombe bien vous en avez deux."

Je finissais le café qu'il y avait dans mon gobelet ensuite et le jetais à la poubelle. Elle reparlait de l'enquête par la suite. Bonne initiative, je devais l'avouer. Ca permettra à Kambell d'éviter la crise cardiaque.

"Toujours pas. Nous n'avons pas les conclusions des légistes sur le macchabé qu'on a trouvé à Norfolk..mais en y repensant on pourrait rechercher entre temps ce que la victime a fait avant d'y passer..appels téléphoniques, déplacements, virements bancaires et inspecter sa piaule aussi..non?"

Cette fois ci je m'étais énoncé sérieusement. Comme quoi je ne disais pas que des conneries! Cela pourrait peut être dévoiler une de mes facettes cachées à leurs yeux mais de toute manière et comme à mon habitude, je ne m'attendais à rien de leur part hormis des réprimandes.

West : Vous savez aussi ou vous pouvez vous les mettre vos talons, en plus ça tombe bien vous en avez deux.
Non mais cette fois, c'en était vraiment de trop ! Je me rembrunis, après un dernier regard noir. Comme si c'était le moment de me s'amuser bêtement à me faire sortir de mes gonds, j'avais bien d'autres choses à faire, et à penser...Lançant un soupir bruyant d'exaspération, je me dirigeai précipitamment vers la porte, alors que Jill semblait se plonger dans la contemplation de la machine à café.

West : Toujours pas. Nous n'avons pas les conclusions des légistes sur le macchabé qu'on a trouvé à Norfolk..mais en y repensant on pourrait rechercher entre temps ce que la victime a fait avant d'y passer..appels téléphoniques, déplacements, virements
bancaires et inspecter sa piaule aussi..non?
Je m'arrêtai, presque arrivée mais me tournai à nouveau vers eux. Il était peut-être temps de redevenir professionnels en effet, mais c'était presque trop dur. S'il avait voulu me mettre de mauvaise humeur, c'était bien réussi. Mais si les agents de NCIS était si intelligent pourquoi ne faisait-il pas leur boulot tout seuls hein ?! Bon d'accord, nous obéïssions tous à des ordres supérieurs, mais ça ne pardonnait rien !
Jill : Bonne idée.
Bonne idée ? Ah oui ? Je serrai les dents, ok je devais le reconnaître, mais c'était logique de toute façon, il n'avait rien inventer, c'était la procédure à adopter dans ces situations. Tout en lui lançant un regard mauvais, trop en colère encore de notre dispute que je devrais plutôt mettre de côté, je lui répondai un peu sèchemment.
Vous attendez quoi alors West, que je vous déroule le tapis rouge ? C'est vous qui avez les clefs non ?

Je me retournai à nouveau, ouvrant la porte puis lançai un dernier regard à Jill.
A plus tard Jill, bonne chance.
Mon ton était nettement plus sympathique et amical, bien qu'il restait une pointe d'aggression mais non pas dirigée contre elle. Je franchis la porte et m'engageai dans le couloir, nous avions du pain sur la planche, autant s'y mettre tout de suite, le temps filerait plus vite...

Jill semblait contempler la machine à café pendant que la situation dégénérait de plus en plus avec Kambell. En même temps, elle ne paraissait pas le genre de filles à intervenir dans ce genre de situation. Alors qu'Héléna soupira de manière bien bruyante, mon attention fut captivée tout à coup par le regard de la légiste qui me fixait. Ne sachant pas vraiment ce qui lui passait par la tête en raison du fait que nous nous connaissions que depuis quelques minutes, je ne savais comment réagir. Etait-elle aussi braquée que Kambell envers moi?
Je me mordillais la lèvre inférieure suite à cette hésitation les baissant ensuite. J'espérais peut être pour rien..Mais , quelques secondes plus tard elle baissa ses yeux avant de relever la tête par la suite sans que le moindre mot sorte de sa bouche. Cela me faisait douter. Peut être que je lui faisais de l'effet finalement qui sait.
Finalement, je pris un air surpris lorsqu'elle me donna son avis sur ma procédure. C'était rare que l'on dise que je fasse quelque chose de "bien". Un léger sourire naissait sur mes lèvres lorsque je reportais mon regard sur la légiste avant que Kambell gueule dérrière. Je soupirais et regardais ensuite dans la direction de l'agent de l'ATF. Elle en voulait encore on dirait. Avant qu'elle ne franchisse le palier de la porte je m'énonçais d'une voix forte à travers la salle pour lui répondre.

Kambell: Vous attendez quoi alors West, que je vous déroule le tapis rouge ? C'est vous qui avez les clefs non ?

"Vous étiez en pause bien avant moi...donc vous devez bouger votre graisse bien avant moi"

Je savais que j'avais les clefs. D'ailleurs, je les sortais et jouais avec, passant mon index dans l'anneau du porte clefs. Un silence s'installait ensuite avant que je ne reprenne avec mon humour habituel, me retournant vers Jill.Kambell venait de quitter la salle.

"Je vous parie dix dollars qu'elle va me faire la gueule lorsque je la retrouverai au parking"

Je soupirais ensuite, redevenant plus sérieux.

"C'est dommage que l'on se soit rencontré dans de telles conditions..et j'espère que cela n'entachera pas nos rapports..professionnels."

Je venais d'éviter la gaffe de justesse, autant continuer pour ne pas que Jill lle remarque..

"Et sinon, vous avez vu d'autres légistes? tout se passe bien pour vous depuis votre arrivée?"

[HJ: Bien trouvé ]

Jill semblait indifférente à ce que je venais de dire à propos d'Héléna. En même temps, elle ne voulait peut être pas s'en mêler. Je ne pouvais savoir leurs propos avant que je n'arrive mais je me contrefichais de cela. J'ai l'habitude de mettre les pieds dans le plat et pas qu'un peu..
La légiste souriait sans grande conviction par la suite, en réponse à mes propos. La toisant un instant du regard pour essayer de déceler un moindre signe révélateur de ce qu'elle pourrait penser, je me ravisais et baissa la tête, m'appuyant volontairement à l'aide de mon avant bras sur la machine à café.
Elle s'énonça enfin et un sourire franc apparaissait sur ses lèvres.

"Jill : " Vous êtes la troisième personne à me dire sa aujourd'hui... Ne vous inquiétez pas, je ne vous en tiendrai pas rigueur..Hum... Il parait que vous manqué de légiste...

Troisième personne? Aussi, j'avais le don d'arriver en retard pour demander ce genre de choses mais là je n'y étais pour rien.

"On dit jamais deux sans trois de toute façon..les légistes sont une espèce en voie de dispariition." rajoutais-je avec un faible sourire, plus sincère que les autres avant de continuer.Elle me confirma que tout allait bien pour elle..tant mieux bien que je n'en étais pas si sur..

"Bien entendu, je pourrais parier sur la durée de vie d'un légiste au NCIS avec vous mais ce n'est pas la meilleure chose à faire sachant que vous êtes légiste justement.."
Mon habitude de déballer n'importe quelle pensée ironique me perdra un jour. Je la regardais avec un sourire taquin aprés ce que je venais de dire, espérant qu'elle ne soit pas aussi braquée qu'Héléna. D'ailleurs, Jill me conseilla de la rejoindre par la suite. Je haussais des épaules.

"Ne vous en faîtes pas , elle grogne plus qu'elle ne mords..mais je vais y aller, vous avez raison." rajoutais je en souriant m'apprêtant à quitter les lieux.

Mais, un fait me fit esquisser un large sourire tellement il fut inattendu. Elle venait de parler du pari tout en paraissant sérieuse. Finalement, elle pensait plus que je ne le pensais..Je me retournais marchant en arrière vers la sortie tout en lui répondant une dernière fois.
"Ca marche...A la prochaine Jill" rajoutais je en la regardant une dernière fois dans les yeux avant de faire demi tour sur moi même et de quitter les lieux..

Callaway se pointa, avec un gobelet de café à la main, dans la salle de détente du NCIS. Visiblement, comme dans tout le reste du NCIS, il ne restait plus grand monde. A son plus grand étonnement, il vit la légiste confortablement installée sur le canapé.

Callaway: "Je commence à croire que je vais buter des marines pour que certains bossent ici.." dit il sans le moindre sourire alors que ces propos avaient justement une vocation ironique.

Un homme fit irruption dans la salle et fit tonner sa voix grave. Le grand boss, un café à la main.
J'aurais été une de ces angoissés d'agent que mon sandwich aurait probablement volé pendant que je me serais relevée dans un bond digne d'une compétiton de patinage artistique en me raidissant comme un piquet de militaire. Mais je n'étais pas un angoissé d'agent.
Je termina ce que j'étais entrain de faire, mordre de nouveau dans mon sandwich, gardant la même position tout en aquiescant, ouvrant de grand yeux pour signifier que j'allais communiquer.
Je retira un morceau de pain de ma lèvre avec ma main et mâcha avant d'avaler une partie de la bouchée avant de répondre avec un air détaché.

Ca c'est une sacrément bonne idée monsieur !

Je détendis mes jambes et posa les pieds à terre, me redressant un peu. Fallait pas pousser. Je manquais un peu de classe.

J'essaye de me réconforter avec les infos...

Ajoutais-je sur un ton tout aussi dépourvu d'humour que le siens malgré le fait que je n'étais tout de même pas aussi sadique que ça.
Les médecins légistes avaient beau avoir de pures réputations de vampires en général c'étaient de bons vivants... un peu zombifiés pour la plupart des "grosses têtes" à lunettes mais même si leurs blagues étaient souvent foireuses ils avait le mérite d'essayer.

La légiste ne semblait pas être brusquée par l'arrivée à l'improviste de Callaway. Cela ne le déconcertait pas pour autant. Il porta le gobelet à ses lèvres pour boire une nouvelle gorgée de son précieux et chaud breuvage tout en écoutant les répliques de Djin.
Le regard de Callaway se dirigea vers la télévision progressivement. Il écouta avec une certaine attention l'espace d'une dizaine de secondes avant de renouer le contact avec Djin, oralement.

Callaway: "Vous voulez vous réconfortez avec les infos? si vous en avez déjà marre d'être légiste, il va falloir vous plaindre auprès du type qui vous a orienté vers cette voie!"

Un petit silence s'installa avant qu'il ne reprenne la parole. Je tourna la tête vers lui avec un air un peu incompréhensif avant de regarder de nouveau la TV. Aux infos ils parlaient du nombre de victimes recensées suite à des secousses sysmiques importantes en Asie. Je retourna de nouveau les yeux vers lui.
Soit il avait rien compris à mon "trait d'humour" un rien morbide, soit il n'avait aucun sens de l'humour...
Toujours était-il que ses paroles me troublèrent en me faisant penser à Andy. Je baissa les yeux.
Au départ j'avais voulu être médecin généraliste ou peut être même bien pédiatre mais c'est après la mort de Andy que j'avais finallement opté pour la médecine légale, sans que personne ne m'oriente vers cette voie, bien au contraire...
Je me referma quelques peu et laissa retomber mon sandwich, l'appétit subitement coupé.
Je fis un petit sourire difficile à sortir en penchant un peu la tête.

Djin : Non... mon métier me convient parfaitement.
Je suis désolée de vous fausser compagnie mais... ma pause est terminée.

Je me leva fis tomber mollement mon sandwich dans la corbeille à papier avant de saluer Callaway d'un signe poli de la tête, mais avec le regard troublé par un voile soombre.

Djin : Monsieur, je vous souhaite une bonne fin de journée.

Je quitta la salle et m'éloigna dans le couloir, la démarche bien moin pétillantes que quand je l'avais emprunté pour venir ici, les mains enfoncées dans les poches. J'avais envie d'une clope... et de courire... puis d'une autre clope.